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jeudi 3 décembre 2020

Dernière ligne droite avant le dernier accouchement

Je suis maintenant à 39sa et j'ai appris que notre bébé surprise s'était retourné dans les derniers jours pour se caler en position "siège".

C'est l'incompréhension totale. Comment a-t-il pu faire une pirouette si tard dans la grossesse ? Est ce que j'ai frotté trop longtemps le plancher à 4 pattes il y a quelques jours ? Va-t-il se retourner à nouveau ? Est-il bloqué ?

Le gynéco me donne rendez-vous pour une version le lendemain. Je passe la soirée à 4 pattes ou les fesses en l'air pour donner l'espace suffisant à bébé pour se retourner. Le lendemain, je vais au rendez-vous de version, je sens bien que bébé n'a pas bougé et l'échographie me le confirme. Le gynéco essaie 2 fois de manipuler bébé pour le tourner mais rien. Pas un millimètre de différence. Moi j'ai mal, une sensation de bleu, mais bébé va bien, son petit coeur n'a pas souffert.

Le gynéco me parle césarienne, mais je suis trop sous le choc de l'échec. J'ai l'impression qu'il essaie de me vendre un produit dont je n'ai pas besoin, pas envie. Moi qui me préparais à un accouchement physiologique pour voir si cette fois mon périnée pouvait s'en sortir indemne, sans cicatrice. En espérant me remettre debout plus vite pour m'occuper de tout le monde à la maison... Césarienne, non merci.

Je rentre à la maison, dépitée, je pleure. Puis mon mari me dit qu'il faut que j'essaie l'ostéo, l’acupuncture. Alors je prends rendez-vous. L'ostéo me trouve des tensions, un périnée tendu. Elle me manipule et semble satisfaite de ce qu'elle a fait, elle me dit que c'est important que mon corps soit bien détendu pour l'accouchement quoiqu'il arrive, même si bébé ne se retourne pas. Elle me conseille de boire beaucoup et me souhaite bonne chance.

Le soir même, je retourne voir le gynéco qui veut discuter des options. Il me donne alors 5 jours pour voir si le travail se déclenche tout seul. Si rien ne se passe, on programmera une césarienne car bébé prend du poids chaque jour et ça complique l'accouchement par voie basse en siège.

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous en acupuncture.

Je ne sais pas si ça déclenchera une nouvelle pirouette de bébé, j'ai l'impression que j'aurai tout essayé pour le convaincre de redescendre. Je cherche encore la cause, la signification de ce retournement de situation. Est-ce un bébé farceur ? Cascadeur ? Y a-t-il quelque chose qui le gène ? Veut-il me faire payer mes doutes et mes angoisses sur ce 3e accouchement que j'appréhendais tant ?

Comment réussir à avoir confiance en mon corps dans cette situation ? En bébé ? Et s'il mourait ? et si je mourais ? 

J'ai peur de lui en vouloir si on m'ouvre le ventre. De reporter sur lui la déception d'un accouchement hyper médicalisé. Moi qui ne lui parlais pas pendant la grossesse, j'essaie de négocier, de le convaincre, de le supplier de se remettre tête en bas.

Mon col est encore long et fermé, et ça, ça me laisse croire que la césarienne s'en vient...

mercredi 16 septembre 2020

3e grossesse

Je suis enceinte de 6 mois.

On s'était donné jusqu'à mars pour essayer. Et ça a fonctionné à la dernière minute.

On avait dit peut-être un 3e, mais pour 2020, après on passerait à autre chose.

J'ai découvert ma grossesse le 1er avril et ce n'était pas un poisson. Déjà confinés à cause du coronavirus depuis 2 semaines avec les enfants, la découverte n'a pas été aussi festive qu'attendue. La pandémie faisait déjà beaucoup parler d'elle.

Je ne savais plus si cette grossesse était la bienvenue. L'anxiété s'intensifiant avec les nausées, j'ai même du appeler une ligne d'écoute pour évacuer mon stress. La dame à l'autre bout m'a dit "vous vous étiez donné mars comme limite et ce petit bébé s'est installé. C'est comme s'il vous avait dit : attendez-moi, j'arrive." 

J'ai du me répéter cette phrase plusieurs fois encore pour réaliser que bébé 3 était bien installé. Aujourd'hui encore, je ne réalise pas vraiment qu'il sera bientôt là.

Côté travail, le confinement m'a aidée à travailler à distance, en préparant d'avance les exercices et en programmant leur publication sur la classe virtuelle. La fatigue et les nausées ont été plutôt handicapantes et ne pas être en classe devant les élèves m'a soulagée !

Par contre l'incertitude de la fin du confinement début mai a été une source de stress. D'autant que certains textes faisait de moi une personne à risque. La garderie, par exemple, n'aurait pas repris Baptiste pour cette raison. Et mon médecin m'aurait arrêtée aussi si l'école avait repris. Alors l'idée d'être responsable de l'enfermement de mes enfants m'a beaucoup chagrinée, les empêcher de retrouver leurs amis ou de finir leur année même dans des conditions particulières, ça aurait été une grande frustration.

Heureusement le ministre a décidé pour nous. Pas d'école avant septembre. Nous avons donc tous fini l'école en virtuel, et doucement, comme par magie, les symptomes désagréables du début de grossesse ont disparu.

Le virus est resté contraignant pour ma condition, je n'ai plus mis les pieds dans une épicerie ou un magasin avant juillet.

J'ai du me rendre à mes rendez-vous de suivi de grossesse, de prise de sang, et même à la première échographie, seule.

Nous sommes peu sortis, avons reçu peu de monde chez nous. Et nous avons du renoncer aussi à nos vacances tant attendues en France.

Le mois de juillet a été particulièrement déprimant pour moi, compter les jours, imaginer des "et si ?", occuper les enfants sans aller trop loin, en respectant les précautions.

Heureusement la 2e échographie est arrivée et avec elle, des assouplissements de règles sanitaires, nous avons pu voir notre bébé à deux cette fois. Grand soulagement et un beau moment de coup de foudre. Découvrir son profil, sa bouche, ses petites joues qui ressemblent déjà tant à ceux de son frère et sa sœur.

Et la routine est revenue, jardinage, travaux dans la maison, sorties sporadiques.

Puis la rentrée scolaire.

J'ai eu une période où je me suis sentie bien inutile, ranger la classe sans trop savoir quoi faire, donner des conseils pas vraiment utiles finalement, rendre mes clés, devenir une mère d'élève tout simplement.

Et une nouvelle routine s'est installée, emmener les enfants le matin à pieds puis en vélo pour soulager mes nouvelles douleurs de bassin.

Tourner en rond toute la journée, faire des listes de choses à faire et ne pas les faire. Lire, écouter la tv, faire du ménage, trainer sur les réseaux...

Puis récupérer les enfants, les envoyer à la douche sitôt arrivés sur le paillasson. Faire les devoirs, routine du soir et recommencer les jours suivants.

Le plus dur dans cette grossesse c'est de ne voir personne, d'être isolée.

Sans covid, j'aurais sûrement continué à travailler et à pratiquer l'impro malgré les douleurs et le ventre qui pèse de plus en plus.

Sans covid, je me serais inscrite à des cours prénataux, gym, yoga ou natation et j'aurais fait la rencontre d'autres futures mamans.

Sans covid, j'aurais invité mes amies ou je serais allée leur rendre visite en métro sans craindre de contamination.

Sans covid, j'aurais trainé des heures dans les allées des centres commerciaux, en mangeant plus de muffins ou de frites.

Sans covid, ma maman n'aurait pas eu tant de craintes à venir en décembre pour nous aider et rencontrer le bébé.

Sans covid, je ne me serais pas autant posé de questions sur l'accouchement au Québec. Avec ou sans masque ? Mon mari m'accompagnera-t-il du début à la fin ? À qui laisser nos enfants ? Et si j'accouchais à la maison pour éviter des conditions d'hospitalisation anxiogènes ?

Ce virus m'a forcée à faire bien des deuils, à renoncer à beaucoup de choses qui étaient normales, à vivre isolée, dans la frustration et l'anxiété.

J'espère que pour cette fin de grossesse, et pour la naissance, des jours plus paisibles nous laisseront profiter un peu de nos amis.

Et j'aimerais que ce dernier bébé puisse connaitre un peu d'insouciance dans ce monde qui devient fou.

samedi 18 janvier 2020

Un troisième enfant, pour et contre

Trois ans depuis mon dernier article. On dirait que la vie quotidienne a envahi tout l'espace et le temps libre !

Aujourd'hui je réfléchis à l'idée de faire un troisième enfant, "un petit dernier pour la route" comme j'aimais bien le dire.
Mais je suis tiraillée entre ce désir qui semble s'envoler au loin doucement et le bonheur d'avoir déjà deux magnifiques enfants (un gars et une fille en plus) et donc je n'arrive pas à savoir ce que je veux vraiment.

Pourquoi vouloir ce troisième bébé ?

Déjà j'aimerais bien en avoir un Canadien, accoucher ici, l'élever ici avec toutes les structures québécoises bienveillantes que j'ai pu apercevoir. Ça donne envie.
L'inconvénient c'est que personne de notre famille ne le verra grandir comme ils ont pu voir (un peu) les deux autres. Qui s'occupera d'eux quand j'accoucherai ? Qui viendra les garder un peu quand il me faudra récupérer des heures de sommeil ? On ne sera que papa et moi avec trois cocos à gérer.

Mais je n'ai pas totalement fait le deuil de retomber amoureuse d'un nourrisson au premier regard, de le voir sourire, gazouiller, parler, marcher pour la première fois. Je voudrais revivre encore tout ça et en profiter pleinement en sachant que c'est la dernière fois.
L'inconvénient c'est que je risque aussi de revivre les difficiles premiers mois, la fatigue, les couches, les bêtises...

Une autre chose aussi que j'aimerais, c'est garder la surprise de découvrir si c'est une fille ou un garçon jusqu'à la naissance. Juste pour vivre l'expérience et voir si ça rend la rencontre plus spéciale ou pas.
Par contre, je ne tiens pas spécialement à revivre les aléas de la grossesse, les nausées, le mal de dos, les insomnies et l'accouchement aussi. Même si mes grossesses précédentes se sont bien passées, je n'ai pas adoré ce moment là, comme certaines femmes qui tout à coup s'épanouissent et se révèlent dans leur féminité (ou genre).

Un avantage non négligeable au Canada, c'est le congé paternité qui dure 5 semaines, ce qui est vraiment plus qu'en France, où l'on doit se contenter de 11 jours. Une blague !
Cela laissera sans doute plus de temps à mon mari pour se reposer mais aussi gérer l'organisation à la maison, l'école, les repas, changer de voiture, finir la nouvelle chambre, planifier des vacances à 5... Mais il lui restera encore de nombreuses années pour se rôder !

Parfois je me dis que ce troisième bébé viendra compléter notre famille, la sceller, comme un clan, une tribu, une meute, un gang...
Mais j'ai peur aussi de chambouler l'équilibre familial. Nous sommes un chiffre pair, deux gars, deux filles, une à l'image de sa maman, l'autre à l'image de son papa. Chacun notre mini-nous. Chacun un enfant dans les vestiaires de la piscine, deux bras chacun pour deux enfants. Et le troisième ne risque-t-il pas de déséquilibrer nos habitudes à 4 ?

En me relisant, je me rends compte que les inconvénients que je vois à un 3e bébé sont en réalité plus des peurs. La peur empêche d'agir, mais elle ne devine pas l'avenir.
Qui peut savoir comment se passera cette grossesse ? Si cet enfant sera en bonne santé, fera ses nuits, aura un caractère facile ou compliqué ? Comment le savoir, à moins d'agir et de tenter l'expérience... une dernière fois ?