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mercredi 16 septembre 2020

3e grossesse

Je suis enceinte de 6 mois.

On s'était donné jusqu'à mars pour essayer. Et ça a fonctionné à la dernière minute.

On avait dit peut-être un 3e, mais pour 2020, après on passerait à autre chose.

J'ai découvert ma grossesse le 1er avril et ce n'était pas un poisson. Déjà confinés à cause du coronavirus depuis 2 semaines avec les enfants, la découverte n'a pas été aussi festive qu'attendue. La pandémie faisait déjà beaucoup parler d'elle.

Je ne savais plus si cette grossesse était la bienvenue. L'anxiété s'intensifiant avec les nausées, j'ai même du appeler une ligne d'écoute pour évacuer mon stress. La dame à l'autre bout m'a dit "vous vous étiez donné mars comme limite et ce petit bébé s'est installé. C'est comme s'il vous avait dit : attendez-moi, j'arrive." 

J'ai du me répéter cette phrase plusieurs fois encore pour réaliser que bébé 3 était bien installé. Aujourd'hui encore, je ne réalise pas vraiment qu'il sera bientôt là.

Côté travail, le confinement m'a aidée à travailler à distance, en préparant d'avance les exercices et en programmant leur publication sur la classe virtuelle. La fatigue et les nausées ont été plutôt handicapantes et ne pas être en classe devant les élèves m'a soulagée !

Par contre l'incertitude de la fin du confinement début mai a été une source de stress. D'autant que certains textes faisait de moi une personne à risque. La garderie, par exemple, n'aurait pas repris Baptiste pour cette raison. Et mon médecin m'aurait arrêtée aussi si l'école avait repris. Alors l'idée d'être responsable de l'enfermement de mes enfants m'a beaucoup chagrinée, les empêcher de retrouver leurs amis ou de finir leur année même dans des conditions particulières, ça aurait été une grande frustration.

Heureusement le ministre a décidé pour nous. Pas d'école avant septembre. Nous avons donc tous fini l'école en virtuel, et doucement, comme par magie, les symptomes désagréables du début de grossesse ont disparu.

Le virus est resté contraignant pour ma condition, je n'ai plus mis les pieds dans une épicerie ou un magasin avant juillet.

J'ai du me rendre à mes rendez-vous de suivi de grossesse, de prise de sang, et même à la première échographie, seule.

Nous sommes peu sortis, avons reçu peu de monde chez nous. Et nous avons du renoncer aussi à nos vacances tant attendues en France.

Le mois de juillet a été particulièrement déprimant pour moi, compter les jours, imaginer des "et si ?", occuper les enfants sans aller trop loin, en respectant les précautions.

Heureusement la 2e échographie est arrivée et avec elle, des assouplissements de règles sanitaires, nous avons pu voir notre bébé à deux cette fois. Grand soulagement et un beau moment de coup de foudre. Découvrir son profil, sa bouche, ses petites joues qui ressemblent déjà tant à ceux de son frère et sa sœur.

Et la routine est revenue, jardinage, travaux dans la maison, sorties sporadiques.

Puis la rentrée scolaire.

J'ai eu une période où je me suis sentie bien inutile, ranger la classe sans trop savoir quoi faire, donner des conseils pas vraiment utiles finalement, rendre mes clés, devenir une mère d'élève tout simplement.

Et une nouvelle routine s'est installée, emmener les enfants le matin à pieds puis en vélo pour soulager mes nouvelles douleurs de bassin.

Tourner en rond toute la journée, faire des listes de choses à faire et ne pas les faire. Lire, écouter la tv, faire du ménage, trainer sur les réseaux...

Puis récupérer les enfants, les envoyer à la douche sitôt arrivés sur le paillasson. Faire les devoirs, routine du soir et recommencer les jours suivants.

Le plus dur dans cette grossesse c'est de ne voir personne, d'être isolée.

Sans covid, j'aurais sûrement continué à travailler et à pratiquer l'impro malgré les douleurs et le ventre qui pèse de plus en plus.

Sans covid, je me serais inscrite à des cours prénataux, gym, yoga ou natation et j'aurais fait la rencontre d'autres futures mamans.

Sans covid, j'aurais invité mes amies ou je serais allée leur rendre visite en métro sans craindre de contamination.

Sans covid, j'aurais trainé des heures dans les allées des centres commerciaux, en mangeant plus de muffins ou de frites.

Sans covid, ma maman n'aurait pas eu tant de craintes à venir en décembre pour nous aider et rencontrer le bébé.

Sans covid, je ne me serais pas autant posé de questions sur l'accouchement au Québec. Avec ou sans masque ? Mon mari m'accompagnera-t-il du début à la fin ? À qui laisser nos enfants ? Et si j'accouchais à la maison pour éviter des conditions d'hospitalisation anxiogènes ?

Ce virus m'a forcée à faire bien des deuils, à renoncer à beaucoup de choses qui étaient normales, à vivre isolée, dans la frustration et l'anxiété.

J'espère que pour cette fin de grossesse, et pour la naissance, des jours plus paisibles nous laisseront profiter un peu de nos amis.

Et j'aimerais que ce dernier bébé puisse connaitre un peu d'insouciance dans ce monde qui devient fou.

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